Zabou the terrible

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samedi, octobre 20 2012

Méfiance ? Il t’a dit « confiance » !

 

Discussions de fil en aiguille en salle des profs :

Diversité des sujets – même si nombreux sont ceux plus ou moins tabous ; diversité des personnes que l’on y rencontre…

 

Quand on est jeune stagiaire, le principal sujet de discussion, ce sont surtout beaucoup de collègues qui viennent spontanément nous éclairer de leur expérience d’ancien dans le métier.

 

Je reçois toujours avec joie ces conseils, quand bien même je sens qu’ils ne « colleraient » pas avec ma façon d’être, de faire, d’enseigner tant les trois sont liés. On ne peut en effet enseigner qu’avec ce qu’on est, qu’avec qui on est. Mais cela procède d’un vrai bon sentiment, celui d’éviter au jeune impétrant de tomber dans les terribles pièges du métier, si nombreux qu’on a parfois l’impression que le chemin vers le niveau « enseignant à peu près correct » est semé d’embûches ! Alors, j’écoute chacun…

 

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mercredi, septembre 19 2012

Pax nobiscum, pax vobiscum

 

Homme des longs couloirs, le banlieusard parisien comme tout habitant des villes est habitué à ces mots jetés un peu n’importe où, un peu partout qu’on appelle tags, graffitis…

 

Parmi ceux-là, il y a parfois de l’art, parfois de quoi sourire mais, le plus souvent, des insultes ou sans doute pire, des mots de désespoir fusant un peu partout sur les vitres du métro parisien, sur les immeubles et dans les passages publics. On les efface rarement – coût élevé oblige – et ils prolifèrent : il faut chercher alors avec les yeux de la Foi les éclats vivifiants parmi eux, cachés.

 

Image permanente, image proche de ce qui se passe aujourd’hui dans notre Église et, plus largement encore, dans la société : les polémiques enflent à un tel point que l’abcès ne peut plus crever tellement il s’envenime. Les mots d’oiseaux (et parfois pire ! Parlerait-on alors de mots de pachydermes ?) volent… et restent. Peut-être cela coûte-t-il trop cher au cœur de chacun de les enlever ?

 

Quand je vois ça, quand je lis ça, le cœur attristé, je n’ai pas très envie de parler. J’ai plus suivi le voyage du pape au Liban où un détail a attiré mon attention dans les affiches éditées pour l’occasion :

 

 

« La paix soit avec vous »,

Ces mots du Christ ressuscité…

Benoît XVI venait les porter, au cœur d’une région bien particulière.

Urgence de la paix.

 

Ca m’a rappelé mon récent pèlerinage à Rome, ville où il y aussi des tags partout mais où l’on trouve également, juste à côté, ces belles phrases au fronton des églises, de façades incongrues ou encore de fenêtres de petites rues.

 

 Paix à toi qui entreras

  Gloire à Dieu au plus haut des cieux 

 

 

 Dans ce lieu, je te donnerai la paix          


« Prie et travaille » 

 

 

Mots simples, mots rappelant des évidences, mots rappelant l'urgence de la paix et son mode de diffusion :

Paix de Dieu à accueillir…

La paix en moi, d’abord ;

La paix en toi, pareillement ;

La paix entre nous, essentielle ;

La paix entre tous, l’objectif.

 

L’utopie pourrait alors arriver, rose, sucrée et doucereuse… et l’on s’exclamerait, devant tous les problèmes, facilement : « ce n’est pas grave ! Tout se vaut ! Ne nous parlons pas, acceptons tout puisque l’autre le pense juste ! ».

Et je ne cherche pas seulement à rappeler ici le débat sur le mariage homosexuel ou sur la question de l’adoption par ces couples mais aussi ces massacres au Moyen Orient, mais encore ces caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo ce jour en guise d’huile sur le feu... 

Urgence de la paix.

 

Mais tout accepter, ce n’est pas accéder à la vraie paix : c’est accéder à cette fausse paix qui se nomme lâcheté.

 

Car la paix, c’est tout sauf cela ;

La paix, ce n’est pas un oui-oui : c’est un « oui » à notre propre conversion à ce que Dieu veut pour nous – le meilleur ! – et c’est un appel à mieux le chercher et à mieux le comprendre ;

La paix, c’est un don du Seigneur parfois difficile à accueillir dans nos rigidités et nos crispations respectives ;

La paix, elle s’avance accompagnée de la Charité et de la Vérité, souvent – toujours ? – très exigeantes.  

 

Chercher la paix, promouvoir la paix, vivre la paix…

C’est d’abord pour un croyant vivre de Sa paix, c’est-à-dire chercher à acquérir cette paix intérieure qui, selon St Seraphim de Sarov permet aux « âmes, par milliers, de trouver auprès de soi le Salut » ;

C’est ensuite un appel urgent à convertir le regard que l’on porte sur notre frère, quelles que soient nos convictions et les siennes ;

Ce regard-là qui aime et qui, justement parce qu’il aime et qu’il veut aimer mieux, est prêt à parler, à discuter, à s’engager dans une disputatio contradictoire au risque simple de l’Ecoute et d’une recherche mutuelle de Sa volonté ;

Parce qu’aimer, dans tous les cas, c’est avant tout et toujours s’ouvrir à un Autre.

 

samedi, août 11 2012

Du canoë kayak, de la profondeur de l’eau et d’autres considérations estivales au gré du courant


 

Il y a quelques jours, j’ai fait pour la première fois de ma vie du canoë-kayak : l’occasion de s’amuser avec des amis, de rire aux éclats dans la splendeur de la nature tout en se musclant défoulant un peu dans l’eau…

 

Il faut dire que la Drôme, en ces temps estivaux, est quelque peu asséchée : par endroits, la profondeur n’est que de quelques centimètres et les kayakistes amateurs doivent pousser leur embarcation orteils dans l’eau pour qu’elle daigne avancer ; et, le plus souvent, continuer à le faire sur plusieurs mètres.

 

Fait marquant qui inspira cette phrase de philosophie profonde à un mien ami quand la situation devint meilleure : « ça avance quand même mieux quand on est en eaux profondes ».

 

Sur le moment, cette phrase était d’une évidence crasse (et c’est peu de le dire !) Mais en moi, indécrottable catholique, elle fit aussi écho au fameux « avance au large / en eaux profondes » du Christ en saint Luc.

 

A cet âge où tous dans notre bande d’amis, nous posons des choix et des actes décisifs pour notre existence entière, chacun à sa manière et dans des domaines très différents, la phrase résonne profondément.

 

Et il serait alors facile de faire du canoë l’image (trop) simpliste de notre vie (avec le Christ) : du lancement indécis dans l’eau ; des rapides comme autant d’accélérations dangereuses ; des rochers comme toutes ces galères le long de notre chemin ; des ennuis profonds quand il ne se passe rien, qu’on a l’impression de faire du sur place alors qu’on rame comme un malade… Ca marche, c’est même plutôt vrai mais c’est caricatural.

 

Car, en fait, dans tout cela, ce qui importe c’est que ça avance mieux quand on ose aller en eaux profondes, là où tu n’as plus vraiment pieds, là où c’est instable mais où tu es vraiment dans ton élément, ce pour quoi tu as été créé… c’est-à-dire, pour l’homme et non plus pour le canoë, quand on pose des choix pleinement, qui nous engagent à fond dans ce courant rapide : les chocs pris sur les rochers font alors plus mal, on peut même craindre de se trouver complètement retourné mais que de sensations ! Là aussi l’ennui au milieu de la rivière peut certes guetter mais il n’y a plus la solution facile de rejoindre le rivage : il faut oser continuer, jusqu’au bout du parcours. Quelle vie que celui qui ne craint pas l’eau profonde et y découvre à chaque embranchement, à chaque choix, un peu plus une eau vive !

 

Le canoë se fait donc plutôt invitation à l’aventure, à la vie, la vraie – qui va bien au-delà d’un slogan.

 

J’aime croire que l’Esprit est Celui qui nous pousse vers ces profondeurs insoupçonnées, où l’on avance pour de vrai : dans les risques ou le calme trompeur mais toujours à plein vent, qu’il se fasse violente bourrasque ou presque imperceptible brise légère.

 

Voilà. C’est beau l’été quand même.

 

vendredi, août 3 2012

Rencontres au gré du Camino… et Dieu ?

 

 


 

Hein ? Quoi ? Comment ? 

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vendredi, juillet 6 2012

Chrétiens, n'hésitons pas à demander plus de transparence !


 

Il a les yeux brillants de joie.

Il n’arrive pas à la contenir cette joie, tant cette réussite lui tenait à cœur.

Il a besoin d’en parler, il ne peut pas en rester là : il en parle, longuement…

Il en parle avec emphase, il a les yeux un peu perdus au loin et l’on sent à chacun de ses mots combien cela lui a coûté, tout ce qu’il a pu mettre de lui dans cette épreuve.

La joie se transforme en confidence, en émotion.

Emerveillée et désemparée, entre balbutiement et mutisme : je me contente de prier.

 

 

On se connaît depuis peu et l’on se parle à l’occasion d’un trajet en train.

Et soudain, à la grande vitesse de l’imprévu, elle me confie la grande douleur, le grand malheur de sa vie. Elle a les yeux rouges… Et en même temps, elle témoigne d’une folle et d’une formidable Espérance.

Je suis à côté d’elle, on ne se regarde pas : je ne sais qu’oser dire.

Je me sens maladroite et, là encore, je ne peux que prier.

 

 

Des moments intenses et inattendus comme ceux-là, nous en connaissons tous.

 

Y être témoin alors, ce n’est sans doute pas simplement dire, ce n’est même peut-être pas simplement être.

 C’est sans doute aussi simplement écouter ce que la vie nous présente, moments souvent cachés dans le plus prévisible de nos vies : être attentifs et prendre ce temps-là où Dieu nous appelle, où Il nous attend, très précisément.

A chaque fois, prier, et, peu à peu, demander à Dieu la transparence pour Le révéler quand nos pauvres moyens humains se trouvent tout débordés.

 

jeudi, mai 3 2012

C'pas un point, mais c'pas négociable

 

 

 

Dimanche prochain, les catholiques français, comme tous les Français, feront des choix différents : voter pour l’un, voter pour l’autre, voter blanc ou s’abstenir.

 

Quel que soit le choix qui sera le nôtre à ce moment-là, les élections présidentielles sont le moment de nous rappeler ce qui importe avant tout, à chaque instant : ce monde qui nous est confié, pour participer à sa construction. Et il y a même un texte qui n’a pas pris une ride depuis presque 50 ans qui en parle ! Attention, ça semble tout facile comme ça, mais ça ne l’est pas tant ! Et c’est valable même avant dimanche !

 

 

Extrait de Gaudium et spes, § 92-93.

 

Puisque Dieu le Père est le principe et la fin de tous les hommes, nous sommes tous appelés à être frères. Et puisque nous sommes destinés à une seule et même vocation divine, nous pouvons aussi et nous devons coopérer, sans violence et sans arrière-pensée, à la construction du monde dans une paix véritable.

 

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mardi, mai 1 2012

A petits gestes, à petits pas

 

C’est une famille que je connais bien.

Dans le langage courant, on parlerait de cette famille comme une famille recomposée. Je n’aime pas ce terme : il sous-entend qu’il y a quelque chose de cassé définitivement, de rompu dont on essaierait laborieusement de recoller les morceaux. Alors qu’une famille, même s’il y a des ruptures, des éloignements, des séparations, elle est composée de ses membres, et elle le reste. Une famille, elle n’est jamais re-composée, quand bien même le jeu des affinités électives se fait, se défait, se refait…

 

Cette famille que je connais bien, elle était installée à la cafétéria d’un hôpital spécialisé dans le soin des enfants.

 

Cette famille, elle est un peu bizarre : il y a là la petite malade et, autour d’elle, ses parents et quelques autres. C’est qu’il y a eu des mariages, des enfants, des divorces, des remariages… De l’extérieur, il n’y a pas grand monde qui comprendrait comment est organisée cette table curieuse, un peu bruyante, et, d’ailleurs, il importe peu de savoir qui est qui : c’est leur histoire à eux.

 

Tout ce petit monde se tutoie et c’est assez amusant : c’est sûr, avec chacun, l’on partage des tranches de vie en commun, même si l’on ne s’est pas vu depuis longtemps et c’est une drôle d’impression que de se trouver tous autour de cette table. Car chacun appartient aussi à la vie des autres, et réciproquement ; et indélébilement.

 

Mais chacun a aussi des histoires délicates en commun. Des engueulades, des déchirures, des trucs lourds… Comment ne pas s’en souvenir en se voyant ? 

 

Mais ce jour-là était si particulier ! Chacun faisait des efforts. Non pas pour faire semblant de bien s’entendre, encore moins pour tirer un trait sur le passé mais parce qu’il y avait elle, cette jeune-là.

Cette petite qui souffrait et dont chacun autour de cette table était proche.

 

Alors, on se parlait, de choses et d’autres ;

Alors, on se souriait ;

Alors, on riait ensemble, comme pour conjurer le malheur et ouvrir la porte à autre chose, que l'on espère meilleur ;

Alors, on trinquait d'un café à l'à-venir. 

 

Vous savez, on voit souvent Dieu à l’hôpital ou l’on croit a contrario percevoir son absence, mais l’on parle rarement de Lui chez les visiteurs et les familles, simples êtres de passage dans ce grand lieu grouillant de vie et de souffrance.

 

A ce moment, je suis sûre que Dieu était là, dans ces petits efforts de rien pour s’aimer pour de vrai, sans faux-semblant.

Pour elle, et pour les autres, ses voisins ;

Pour être ensemble et entourer ;

Pour aimer, à petits pas de tendresse.

 

Dans cette famille que je connais bien, il y en avait une qui avait dans la tête, allez savoir pourquoi, comme une petite ritournelle de rien :

 « Ubi caritas et amor, Deus ibi est »

Et qui la laissait résonner et grandir dans la pauvreté de son cœur ;

Comme une prière de vie.

 

vendredi, mars 16 2012

« Je vous appelle mes amis »


 Encore une fois, pousser cette porte tout discrètement.

Encore une fois, me glisser devant en cet endroit respirant le calme

Devant cette autre petite porte, devant cette lumière rouge,

Bref, devant Toi.

 

Et là, Te parler, à Toi, le grand Ami.

 

Vider mon sac,

Te dire tout mais vraiment tout ce que j’ai sur le cœur ;

Te dire merci, ou Te demander, ou bien encore râler.

 

Ce qu’il y a de bien avec Toi, c’est qu’on sait qu’on peut vraiment tout Te dire, comme aux vrais amis : y a pas besoin de prendre des gants, on peut y aller sans aucune précaution rhétorique.

Et puis, dans le fond, Toi qui sondes les reins et les cœurs, le fond de mon cœur, Tu le connais déjà.

Mais je sais bien que Tu préfères que je Te le dise : que serait une amitié si l’on ne se voyait pas, si l’on ne se parlait pas, même pour se dire des banalités ?

 

J’aime Te rendre grâce, même aux jours les plus sombres de ma petite vie… Et puis, Tu m’as toujours donné de le faire, et de préférer regarder la lumière pour mieux y voir clair en cette vie.

 

Mais, Tu le sais, je suis bien souvent harassée et énervée en ce moment et mes prières se remplissent fréquemment de ces coups de gueule, de ces gros mots qui feraient rougir les mamans de mes p’tits servants si elles m’entendaient les dire à voix haute ;

Je ne pense pas que Tu T’en offusques : comment pourrais-Tu être sourd à la souffrance humaine, Toi, le Verbe incarné ?

 

Mais je me disais en poussant cette porte que c’était bien de Te parler en toute confiance mais que, une amitié, sans dialogue, sans conversation ça ne le faisait franchement pas.

Et que le cœur préoccupé, il avait un peu trop tendance à se recentrer sur lui au lieu de l’être sur Toi et qu’il y avait un risque de vite tourner en rond.

 

L’amitié, elle se bâtit toujours à deux ; dans une réciprocité… où en suis-je de mon écoute ?

Et puis, c’est d’ailleurs ce que Tu disais, selon saint Jean :

 

« Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.

Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ;

Maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. » (Jn XV, 14-15)

 

Donne-moi aussi de me taire dans la même confiance que celle où je Te parle ;

De T’écouter, de Te connaître,

Pour grandir vraiment dans Ton amitié.

 

mercredi, février 15 2012

Ma charte à moi, c’est le Christ ! *


 

Avant que je ne m’échappe quelques jours, une question secondaire avait pris naissance ici ou là dans le farouche débat sur l’anonymat-pseudonymat des blogueurs : celle d’une éventuelle charte des blogueurs catholiques.  

 

Il ne s’agit bien évidemment pas d’une question essentielle pourtant celle-ci m’a fait lever le sourcil (un peu plus qu’il n’a de coutume de le faire quand je navigue sur les blogues des uns et des autres) car je dois admettre être contre. Et vraiment contre.

 

Tout simplement, une question en guise de raison :  

Quel besoin d’une charte des blogueurs catholiques lorsque nous avons l’Evangile ?

Quel besoin de prôner telle ou telle valeur lorsque nous avons la charité comme idéal de vie ?  Comme commandement laissé par Celui en qui nous croyons ?

 

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samedi, décembre 31 2011

Comme un cerf altéré cherche l’eau vive…

 

Il s’agit là, cette fois encore, d’une marche. Non d’un pèlerinage, hein. Enfin pourtant, ... Bref. En ce dernier jour de l’année, j’aimerais vous partager quelques mots lus qui nous ramènent tout simplement à la faiblesse ainsi qu’à la beauté de notre humanité.

 

« Il n’est pas difficile de se rendre compte à quel point l’homme est hydrodépendant, drogué, prêt à tuer père et mère pour sa dose vitale ! Ici, quelques heures suffisent pour être en manque. Quelques heures pour réapprendre le sens de la vie. Sa fragilité. Notre permanente vanité.

 

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mercredi, décembre 21 2011

Santons mais pas sans teint


La crèche, c’est toujours un joyeux bazar, surtout quand c'est moi qui l'organise ! 

 

 

 

Elle est grande, bizarrement installée pour éviter les atteintes d’un roux félidé mais, surtout, constituée de toute une humanité « santonnée ».

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lundi, décembre 5 2011

Mes doux lapins…

 

Quand j’étais animatrice d’aumônerie en lycée, on causait de problèmes super graves, genre t’es stylo plume ou stylo bille ? T’es « fraises tagada » ou plutôt « schtroumpfs ? » Bon, aussi oui, bien sûr, mais en fait, on tâchait surtout de découvrir Dieu à l’œuvre dans nos vies et toujours un peu mieux, Bible ouverte et vies prêtes à s’ouvrir.

 

Pourtant, particulièrement quand on est ado, y a des points qui coincent et qui font qu’ils ont bien souvent du mal à faire rimer ça avec « catho ». Ca vient comme ça, quand on ne s’y attend pas et pourtant avec la même fréquence que les averses en Normandie :

 

« Nan, mais l’Eglise, elle est réac quoi…

Pas du tout adaptée. Elle n’y connaît rien ! »

Avec, en bonus potentiel, un léger soupir de dédain l’accompagnant.

 

Sur ce sujet, à tous les coups l’on gagne quand l’on commence à parler amourettes et puis, d’un coup, amour et sexualité.

 

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samedi, novembre 26 2011

Vous pouvez les encadrer, vous, les blogueurs cathos ?

 

J.-M. Guénois a publié un tout récent article fort intéressant sur son blogue, intitulé « faut-il encadrer les blogueurs cathos ? ». Les connaisseurs de la #FASM savent qu’ils s’encadrent très bien les uns les autres autour de la matérialité de leur devise ora et bibe !

 

Enfin, revenons à nos moutons non de Panurge mais de blogues, brebis catholiques, et citons l’article :

 

« les conclusions de la conférence de l'expert théologique, le P. Henri-Jérôme Gagey de l'institut catholique de Paris m'ont laissée perplexes quand il a affirmé et confirmé en conférence de presse, qu'il convenait « de former les blogueurs catholiques ». Il existe en effet, comme dans toutes les religions, une petite centaine de blogueurs catholiques en France, un phénomène très actif à prendre en compte. Ils sont particulièrement dynamiques et de sensibilité plutôt classique. Ils échappent en tout état de cause à la hiérarchie épiscopale. […] Beaucoup d'évêques ont heureusement aussitôt compris l'inanité de cette idée en mettant en garde le P. Gagey contre le risque de « caporalisme » (sic) »

 

Bon, déjà, c’est faux, parce que Mgr Giraud, avec son diaire, ses délicieuses twittomélies, et ses messages privés sur twitter qui donnent le sourire, je ne crois pas que les blogueurs catholiques lui échappent réellement au tout nouveau président du Conseil pour la communication des évêques de France…  et c’est heureux !

 

Plus sérieusement, je connais « en vrai »[1], une bonne partie des blogueurs catholiques français et l’affirmation du père Gagey me fait plutôt sourire… Avant tout parce que le blogueur catholique moyen – s’il existe ! – il est plutôt du genre « très engagé dans sa paroisse / dans un mouvement » et qu’il se forme le plus possible, avec ce qui lui est donné et ce qu’il est.

 

Mais je crois qu’il y a dans ces propos - s’ils sont toutefois justement rapportés - une méconnaissance plus profonde de ce qu’est la blogosphère catholique. Diverse dans ses sensibilités comme dans ses formes, elle converge pourtant dans le même désir de dire une Foi commune qui les anime. C’est le point de départ, l’Essentiel.

 

Si la blogosphère n’était faite que d’universitaires[2], ce serait une catastrophe : ce serait un peu comme dire que l’évangélisation, elle ne doit passer que par des docteurs en théologie. Ben… ben non. Sinon, ouch à l’Evangile !

 

La chance des blogues catholiques, c’est qu’ils ouvrent une possibilité inédite de dire le Christ avec des mots personnels, des mots de nos vies pour laisser y transparaître Celui qui est la Vie. Pour dire aussi aux absents de la messe dominicale, que Le suivre est un chemin de bonheur, qui n’est pas réservé aux coincés d’un autre âge qu’ils imaginent, semi-extraterrestres croyant en des valeurs aussi rigoristes qu’inaccessibles.

 

S’il est pourtant certain que nous sommes les uns et les autres principalement lus par des catholiques, je suis touchée depuis que j’ai ouvert ce blogue[3] par tous les échanges qu’il a permis. Je ne compte plus le nombre de conversations qui ont prolongé tel ou tel article, lu par des personnes souvent assez éloignées de l’Eglise et qui l’avaient croisé au détour d’un lien Facebook. Nous sommes, blogueurs, aux avant-postes… Je n’ai pas toujours la réponse à leurs questions mais ce que je peux partager avec eux, ce sont ma Foi, ma joie, ma vie, ma propre recherche et la croiser avec la leur : je peux vous dire que je garde vraiment en mon cœur certaines de ces conversations.

 

Il est bien sûr évident que chaque catholique doit avoir à cœur de se former, et en particulier tous ceux qui sont amenés à dire leur Foi d’une manière plus publique : mais cela procède d’une nécessité intérieure, de notre Foi elle-même dirais-je, d’un mouvement d’Amour qui pousse à mieux connaître Celui que nous servons. Mais cela n’est pas parce que nous aurons oublié le numéro d’un paragraphe pour citer le Catéchisme que nous n’aurons pas porté témoignage. Le plus souvent à notre insu, et c’est tant mieux.

 

J’aime bien la conclusion de J.-M. Guénois, alors je vous la cite pour finir :

 

Cette armée d'électrons libres peut certes déplaire à l'Eglise catholique, l'embarrasser ou la gêner tels des aiguillons. Mais elle lui rend un service qu'elle n'imagine pas sur la toile en assurant une présence « catholique » non officielle et très tonique. Car le propre des blogs et autres tweets est justement leur « a-institutionnalité ». Ils sont nés libres et doivent le rester. Loin de s'opposer, ils complètent la communication institutionnelle - elle-même en cours de réforme - de l'Eglise catholique

 

 


[1] IRL, si vous préférez, bande de geeks !

[2] Avec tout le respect que je dois à mes Maîtres révérés de l’Université !

[3] sans prétention  et dont je ne pensais pas spécialement faire un « blogue catholique » au départ : cela s’est fait avec le temps… 

mercredi, novembre 2 2011

Sur 
le chemin raboteux du salut, s'avance...

 

Qui ne connaît pas au moins de nom « la petite fille Espérance », si chère à Péguy ? Mais qui l’a lu(e) ? Qui est allé la quérir pour de bon dans ce livre au nom si étrange, presque rebutant de Porche du mystère de la seconde vertu ? Puis, qui a osé l’écouter pour apprendre à marcher avec elle ?

 

Au soir, quand les cierges sont allumés pour nos défunts, quand les êtres vacillent parfois au souvenir de chers disparus, quand la nuit se fait lourde et pesante alentour, lire quelques mots de Péguy. Ces mots pesants, répétés, martelés. Pour nous dire et faire entrer dans nos crânes tout hautains ce mot qui rime avec enfance : « Espérance ».


L'espérance, dit Dieu, voilà ce qui m'étonne.


Moi-même.


Ça c'est étonnant.


 

Que ces pauvres enfants voient comme tout ça se
 passe et qu'ils croient que demain ça ira mieux.


Qu’ils voient comme ça se passe aujourd'hui et qu'ils
 croient qua ça ira mieux demain matin.


Ça c'est étonnant et c'est bien la plus grande merveille de notre grâce.


Et j'en suis étonné moi-même.
 

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samedi, octobre 22 2011

Click and go…

Chers lecteurs, si vous lisez tout ce passage sans froncer le sourcil, si vous lisez chaque mot malgré l’intense inconfort de lecture qui est le vôtre présentement et malgré la longueur de ce texte inintéressant, si vous ne râlez pas pour l’absence flagrante de mise en page, de mises en gras, de signes diacritiques quelconques – à l’exception des virgules parce que, quand même, faut pas délirer –, de smileys enjoués et autres liens hypertextes ponctuant habituellement nos pages web de leurs coloris et soulignements engageant à cliquer un peu partout, c’est que vous êtes un lecteur, un vrai, un courageux ce dont je vous remercie grandement. Bref…


Vous m’avez suivie jusque là, sans sauter aucun mot ? BRAVO !

 

Mon propos est en réalité réaction à cet article fort intéressant paru il y a quelques jours sur le site de la CEF : « comment les internautes lisent-ils ? ». Celui-ci montre, ce que je veux bien croire, que nous autres internautes avons tendance à lire la zone sise en haut à gauche d’un article et peu ou prou le reste. Et avons, de plus, une fâcheuse tendance à la « lecture zapping ».

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jeudi, octobre 13 2011

C’est la vie, c’est la mort ; et réciproquement

 

Foule bigarrée de la très parisienne place de la Sorbonne : sages professeurs, étudiants, touristes, manifestants d’une cause ou d’une autre, voire de l’opposée, et même depuis peu, quelques masseurs. Il y a ceux qui y filent très vite comme pour ne pas se faire remarquer, ceux qui la traversent d’un pas lent mais décidé, ceux qui y déjeunent, ceux qui y causent, ceux qui y rient, ceux qui la photographient (avec de « vrais » étudiants devant !)… Place que je traverse tous les jours, amusée par sa diversité et encore charmée malgré les années par sa beauté si unique.

 

Tant mes pas pressés, attirés par l’heur(e) du café, que mon esprit absorbé par une conversation agrégative ne me firent pas prêter, je l’avoue, une grande attention au premier abord à ces quelques panneaux installés devant la statue d’Auguste Comte.

 

Une suite de photos : du noir, du blanc ; puis une petite tente, avec quelques personnes. J’en avais simplement saisi le titre au passage : « il est toujours temps ». Mon passage suivant me fit voir qu’il s’agissait d’une exposition pour les soins palliatifs ; mon troisième passage fut le bon : je m’y arrêtai.

 

Quelques photos, oui, mais pas n’importe lesquelles : des photos de souffrance et des photos de soins ; des corps et des regards ; des photos de soins palliatifs, oui, mais avant tout des photos d’humains. Elles étaient belles ces photos, vraiment belles. Et vous aussi d’ailleurs, vous pouvez les regarder, puisqu’elles sont ici : « il est toujours temps… »

 

Non, il ne s’agissait pas de voyeurisme, de cette souffrance montrée parfois complaisamment par certains médias, pour faire choc. Il s’agissait de la souffrance vraie, ni cachée, ni exhibée, vécue. Et elle était montrée en plein cœur de notre monde qui, malgré les airs qu’il se donne, est si souvent aseptisé, planquant dans ses recoins obscurs ce qu’il ne veut pas voir…

 

Je reste très marquée par une cérémonie d’obsèques d’un moine à laquelle, alors en retraite, j’avais assisté. Oh bien sûr, la liturgie bénédictine était splendide : toute sobre et réorientant simplement vers l’Essentiel. Mais il y avait surtout ce cercueil ouvert, là, au centre du chœur puis emmené en procession au cimetière. Dérangeant… Choquant ?

 

Le mort[1], ou plutôt son corps, était au centre : ni montré, ni caché. Il était « avec »… Dans une communauté, on ne se cache pas pour mourir. On ne dissimule pas les plus faibles et leurs souffrances, ni leur mort : tout ce qui risquerait de nous gêner, parce que nous renvoyant à nos propres fragilités, à nos propres souffrances, à notre propre mort. On vit avec, pleinement.

 

Oser montrer des photos prises en soins palliatifs, de ces personnes comme vous et moi qui vont mourir, cela me semble relever d’un même désir d’être ; oser les mettre au centre de Paris, sur une place où le monde bouge et non pas dans un recoin d’une expo, c’est aussi oser postuler, pour ces bénévoles, que eux, certes, mais que nous aussi, nous sommes « avec », si nous en prenons conscience. Je me dis que c’est peut-être le pari fou de cette exposition sans prétention

 

Jusqu’à samedi sur la place de la Sorbonne

Organisée par l’association « Les P’tites lumières »

 



[1] Je préfère préciser avant que quelqu’un ne s’offusque : il ne s’agissait bien sûr pas d’une célébration célébrant en vaine gloire la vie du trépassé… Et dans ce geste monastique, il y a bien évidemment aussi toute une charge téléologique forte et profonde mais tel n’est pas mon propos ici. 

lundi, octobre 10 2011

Sur le Camino 2011 – Sorde l’Abbaye -> Saint-Palais (part.2 : Eglise et Camino).



Si j’ai pu me poser et prier ce midi dans l’église d’Arancou ; si j’ai eu la chance d’y être accueillie par un paroissien qui m’a montré quelques-unes de ses merveilles, je n’ai pas toujours eu cette chance sur le Camino. Souvent les églises sont fermées, pour cause de vol. Et que dire des horaires de messe improbables ? Des propositions de prière trop souvent inexistantes sur ce chemin si peu fréquenté que j’ai suivi ?

 

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dimanche, septembre 25 2011

De la chasteté sur Fesses-book

  

Non, désolée, ici, il ne s’agira pas de parler de fesses, de sexe ou d’autres histoires sises sous la ceinture. Il ne s’agira pas non plus de parler de continence sexuelle.

 

Encore moins in parce qu’encore moins croustillant[1], il va simplement s’agir de parler ici de chasteté. De chasteté comme vertu pour chaque homme, valable quel que soit notre état de vie, de ce conseil évangélique que chacun est invité à vivre comme recherche de justesse dans sa relation à l’autre.

 

« La vertu de chasteté ne se borne pas à éviter les fautes indiquées : elle a aussi des exigences positives et plus hautes. C’est une vertu qui marque toute la personnalité dans son comportement tant intérieur qu’extérieur. » Persona humana (1975), §11.

 


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mercredi, août 31 2011

« Si tu savais le don de Dieu… »

 

« Si tu savais le don de Dieu… »

Moi, je vous le dis tout net : je ne sais pas le don de Dieu.

Il est immensité, ce don ;

Il est folie, ce don, folie si grande que ma pauvre vie sera bien insuffisante pour le comprendre mais n’aura pourtant de cesse de le recevoir et de l’accueillir, au mieux ou le moins mal possible.

Parce que je sais, parce que je crois qu’il est Vie, ce don.

Mais le « savoir »… ? Mais le « connaître » ?

 

 

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samedi, juin 11 2011

Histoire de biaiser le débat : fais pas genre !

 

J’ai hésité à publier ce billet car on trouve déjà énormément de textes sur le oueb, bien plus documentés que celui-ci. Des billets (presque) unanimes côté catholiques contre cette fameuse nouvelle : la théorie dite du gender sera enseignée en SVT dans les classes de 1ère à la rentrée prochaine.

 

La polémique n’est pas mon fort mais je dois avouer que cette nouvelle m’a quelque peu hérissé le poil à moi aussi, ce qui me pousse à écrire ce billet sans prétention. Oh, que l’on ait des opinions différentes des miennes, je l’admets, ô combien ! J’aime même bien que l’on ne soit pas d’accord avec moi : cela provoque des débats qui souvent, me forcent à songer à des facettes inaperçues d’une question et m’aident à affiner mes idées, à moi, jeune catholique, cherchant avant tout Celui qui est la Vérité.

 

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